Archives de Catégorie: Choses vues et entendues pour l'ESJ (Lille)

Articles, sons et vidéos réalisées dans le cadre de mon master pro journalisme à l’ESJ Lille

Articles sur l’argent de l’industrie musicale pour Les Inrocks

J’ai réalisé les deux articles suivants, Du gramophone au MP3 et l’interview de la chercheuse Emilie Da Lage dans le cadre d’une session web à l’ESJ Lille dirigée par Pierre Siankowski, journaliste au magazine Les Inrockuptibles.

Ce travail a été réalisé avec 14 autres étudiants de ma promotion. Il est disponible en intégralité sur le site des Inrocks, en cliquant ici.

Il est aussi sur le site suivant : « Industrie musicale : où est passé l’argent ? ».

Bonne lecture !

Violaine Jaussent

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Du gramophone au MP3

Retour sur les grandes dates qui ont fait l’histoire de l’industrie musicale en mots et en images

L’histoire commence en 1877, date à laquelle Charles Cros met en place le « paléophone ». L’idée n’a jamais été concrétisée : l’inventeur français n’avait pas encore construit de prototype quand l’Américain Thomas Edison a déposé un brevet pour le phonographe. A son tour, il sera évincé par Emile Berliner. En 1888, l’ingénieur allemand parvient à faire tourner le premier disque, un 78 tours en zinc enduit de cire, sur son gramophone.

L’arrivée de la radio, dix ans plus tard, permet au gramophone de se développer. Le média constitue aussi un concurrent dynamique. Grâce à la radio, de plus en plus de personnes écoutent la musique vendue sur les disques. « L’arrivée des premiers enregistrements dans les années 1920 et 1930 a démultiplié le nombre d’auditeurs. Cela n’a pas fondamentalement modifié les conditions d’existence de la musique. Au contraire, cela les a promues », explique Emmanuel Braconnier, intervenant sur l’industrie discographique à Sciences-Po Lille.

1948 : nouveau tournant dans l’histoire de l’industrie discographique. Le disque microsillon en vinyle permettant la stéréophonie est lancé par Columbia. Et donne naissance à une compétition : le 45 tours versus le 33 tours. Le premier est développé pour le répertoire de musiques populaires, le second est d’abord dédié au répertoire classique. C’est aussi une guerre de format : le 33 tours, également appelé LP (longplay), est l’album d’aujourd’hui, le 45 tours le single.

L’arrivée des vinyles, devenu aujourd’hui objet d’anthologie à la mode, marque le début de profondes mutations qui ont lieu dans la seconde partie du XXe siècle. Une période où tout s’accélère, comme l’analyse Emmanuel Braconnier dans ce diaporama sonore qui retrace l’arrivée des supports, de la cassette au MP3 en passant par le CD.

V.J.

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INTERVIEW – « Le disque reste très structurant dans les pratiques »

Emilie Da Lage, chercheuse en sciences de la communication à l’université Lille III, analyse les caractéristiques de la crise actuelle du disque

L’industrie du disque traverse-t-elle une crise inédite ? Emilie Da Lage, membre de l’Observatoire des mutations des industries culturelles (OMIC) et maître de conférences à l’université Lille III, est mitigée.  « Cette crise n’est pas si inédite que cela. L’industrie du disque a déjà connu des passages à vide, mais a toujours trouvé des parades en renouvelant les formats de diffusion et d’enregistrement de la musique. Par exemple, au début des années 1980, le CD est apparu comme LA solution pour relancer un marché très mal en point », explique-t-elle.

Pour autant, cela n’en fait pas une crise comme les autres. Entre 2002 et 2005, le marché du détail français a perdu 20% de sa valeur. « La longueur et la difficulté des acteurs à s’organiser pour sortir de cette crise la rendent assez atypique », nuance Emilie Da Lage.

Au regard des siècles passés, l’industrie du disque vit une révolution avec l’arrivée du numérique et d’Internet. Subir une mutation ne signifie pas forcément disparaître. « Le disque reste très structurant dans les pratiques, y compris dans les pratiques en ligne. L’album produit est moins un moyen de gagner de l’argent que d’accéder à une certaine notoriété, mais il reste une étape incontournable de la professionnalisation des groupes », analyse Emilie Da Lage.

Ce qui n’empêche pas les ventes de disques de chuter. L’industrie du disque pesait 38 milliards de dollars dans le monde en 2003. Mais 10 milliards de moins cinq ans après… Le disque n’est plus le principal support de diffusion de la musique. Le numérique induit l’essor des téléchargements de fichiers sur Internet, légaux ou illégaux. De là à faire porter le chapeau au piratage, il n’y a qu’un pas. Pourtant, le « pirate » n’est pas le seul coupable. Et s’il fait baisser la vente de disques, il n’empêche pas les principaux acteurs de l’industrie musicale de gagner de l’argent ailleurs.

Les explications d’Emilie Da Lage :

V.J.

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Articles sur les élections régionales

J’ai rédigé les quatre articles qui suivent, Olivier Delbé, syndicaliste et lepéniste, Frêche divise les électeurs, l’interview de Sandrine Rousseau et Ambiance chez Europe Ecologie pour le journal que nous, élèves de 1ère année de la filière généraliste de journalisme et de la filière PHR (presse hebdomadaire régionale), avons réalisé pendant les élections régionales 2010.

D’autres étudiants ont fait un site Internet, consultable en cliquant ici.

L’édition complète de La Pression de mars, notre journal, est disponible en PDF sur ce site, en cliquant .

Bonne lecture !

Violaine Jaussent

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PORTRAIT – Olivier Delbé, syndicaliste et lepéniste

Article écrit le vendredi 12 mars 2010. Depuis, Olivier Delbé a été élu conseiller régional. Lire ici l’article de La Voix du Nord sur ce sujet.

Olivier Delbé a deux vies : à l’usine, il est syndicaliste. Le reste du temps, il est conseiller municipal à Lisbourg, dans le Pas-de-Calais. Il y a cinq mois, il a quitté l’UMP pour le FN, et se retrouve sur la liste régionale de Marine Le Pen. Portrait d’un candidat atypique.

« Il y a un Olivier Delbé à l’intérieur de l’usine, qui n’est pas le même que le Olivier Delbé à l’extérieur. » Candidat aux régionales en 8ème position sur la liste de Marine Le Pen, Olivier Delbé parle de lui à la troisième personne pour expliquer comment il peut à la fois être encarté au Front national et représentant à l’Union nationale des syndicats autonomes de l’agriculture et de l’agroalimentaire (UNSA2A). Une situation d’autant plus atypique que ce conseiller municipal UMP a rejoint le FN en octobre dernier.

« Mes premiers contacts avec Marine Le Pen et Steeve Briois [secrétaire départemental du FN dans le Pas-de-Calais] remontent à juin 2009, après le 1er tour des municipales partielles d’Hénin–Beaumont. L’UMP appelait à faire barrage au Front national, pourtant arrivé en tête : cette position m’a profondément déçu. J’ai donc décroché mon téléphone pour leur apporter mon soutien », raconte Olivier Delbé. Ces deux personnalités ont séduit ce magasinier employé dans une entreprise de charcuterie industrielle. “Steeve Briois est un candidat courageux. Marine Le Pen apporte un nouveau souffle au parti, elle représente une autre génération. » La sienne : Olivier Delbé a 42 ans.

Cheveux bruns coupés en brosse, grand et costaud, Olivier Delbé incarne la tendance « gaucho-lepéniste » sur laquelle surfe le FN aujourd’hui. « Marine Le Pen et Olivier Besancenot se rejoignent sur certaines idées. Mais ils n’ont pas les mêmes réponses : c’est là toute la différence », estime Olivier Delbé, qui ne juge pas son comportement contradictoire. « Dans les deux cas, il s’agit de défendre un point de vue social. Je fais tout pour qu’il n’y ait pas d’amalgame entre mes deux démarches ». Mais le dilemme est perceptible : au détour d’une phrase, les termes qu’il emploie changent. Et le discours frontiste fait place à celui d’un syndicaliste.

Une position qui a de quoi étonner. André Flajolet, tête de liste UMP dans le Pas-de-Calais, a fait part de ses sentiments à La Voix du Nord début mars : “Syndicalement, il est à l’extrême gauche et politiquement il est à l’extrême droite.” Quant à Jean-Marie Guilbert, le maire UMP de Lisbourg, il ne décolère pas de voir partir un conseiller municipal au FN.

Sa famille, elle, reste en dehors de sa passion politique. « Au travail, je ne parle pas de ça, je n’ai jamais dit à mes collègues que je suis mariée avec lui. Je reste dans l’ombre », explique sa femme, fonctionnaire. Elle tient à faire la différence entre son mari et l’homme politique.

Une autre raison motive ce revirement : sa déception à l’égard de la politique de Nicolas Sarkozy et de sa majorité. « Valérie Létard, conseillère régionale, ne s’est pas différenciée du président de région, socialiste. » Ce qui a poussé Olivier Delbé à se radicaliser. « Intégrer la vidéosurveillance dans les lycées ne suffit pas. Une présence humaine est indispensable. Je suis d’accord pour créer une police de protection des lycées, comme le propose Marine Le Pen », explique-t-il.

Détailler les raisons pour lesquelles il a quitté l’UMP pour le FN est aussi un argument de campagne. “Lorsque je vais voir les gens, je commence par justifier mon comportement”, explique Olivier Delbé, qui privilégie la proximité dans sa campagne régionale. « Olivier Delbé ne va pas voir les gens à huit jours des élections », poursuit-il en parlant de lui-même.

Il en deviendrait presque sympathique. Mais sa position sur les lycées au Sénégal sonne comme une piqûre de rappel. « On a appris que le Nord-Pas de Calais finance des lycées qui ne sont pas dans la région, et même pas en France. Ce n’est pas normal », assène-t-il. Le discours classique du Front national : depuis le début de la campagne, Marine Le Pen s’accroche à l’argument et le cite à tout-va.

V.J.

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Frêche divise les électeurs

Article écrit le mercredi 10 mars. Depuis Georges Frêche a été réélu à la tête de la région Languedoc-Roussillon. Lire ici l’article de Midi Libre.


Georges Frêche creuse l’écart. Publié mercredi 10 mars, un sondage Opinionway le crédite de 35% des voix au premier tour des régionales. Une confortable avance pour le président sortant, qui continue de faire débat dans la région. Certains habitants du Languedoc-Roussillon ne supportent plus le personnage et ses célèbres frasques. D’autres lui restent fidèles et saluent son bilan.

Georges Frêche, ici en meeting

C’est le cas d’Eve Giraud, retraitée qui habite dans le nord du Gard. « Je trouve que Frêche a fait un travail formidable pour le Languedoc-Roussillon. Je vote pour l’efficacité, donc je voterai pour lui », explique-t-elle.

Paul Langloys, étudiant montpelliérain, partage cet avis. Il évoque trois raisons pour justifier son choix : « Il a un style “rentre-dedans” : il dit ce que les gens pensent tout bas. Il a fait des choses intéressantes pour Montpellier, puis pour la région. Enfin, qui remplacera Hélène Mandroux si elle est élue présidente du Languedoc-Roussillon ? Je préfère qu’elle reste maire de Montpellier ».

Pourtant, Georges Frêche n’est pas tendre avec ses électeurs. En 2008, lors d’un cours à des étudiants montpelliérains, il avait déclaré : « Les cons sont majoritaires, et j’ai toujours été élu par une majorité de cons. » Pour Eve Giraud, cette phrase est une « boutade ». « Il a dit cela pour créer un électrochoc. Je pense qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu’il dit », précise-t-elle.

« Le pouvoir l’a rendu fou »

Son discours divise les Languedociens. « Je n’aime pas l’homme, je n’accepte pas ses propos sur les harkis sur les noirs. Il dit qu’il parle vrai et joue à l’homme du peuple pour ramasser des voix, mais tout ça n’est qu’une mascarade », estime Marie-Claude Brongo, infirmière à Narbonne.

Chantal et Bernard Soulier, un couple de soixantenaire nîmois, sont catégoriques : ils préfèrent voter nul plutôt que pour lui. « Ses mots ne sont pas ceux d’un homme de gauche et montrent qu’il n’est pas à la hauteur de la tâche. Le pouvoir l’a rendu fou », justifie Chantal Soulier.

La décision de Martine Aubry d’exclure le président sortant n’a rien changé à leur opinion, assurent tous ces électeurs. Le cas Frêche a toujours fait débat dans la région, et devrait faire couler encore beaucoup d’encre.

V.J.

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INTERVIEW – « Il faut revaloriser la place des lycéens dans leur établissement »

Pour Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université Lille 1 et 3ème sur la liste Nord d’Europe Ecologie, la formation et l’éducation sont “les points noirs” de la présidence de Daniel Percheron. © Alexandre Dumont-Blais

Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université Lille 1 et troisième sur la liste Nord d’Europe Ecologie, animait mercredi 10 mars un débat sur l’éducation et la formation. L’occasion de revenir sur les mesures que propose son parti.

Le Nord-Pas de Calais est une région très touchée par le décrochage scolaire. Que proposez-vous pour y remédier ?

La meilleure façon de lutter contre le décrochage scolaire est de le prévenir. Les signaux avant-coureurs  sont encore peu interprétés. Il faut donc mettre en place un suivi, surtout au niveau psychologique. C’est pour cela qu’Europe Ecologie veut créer des postes de médiateurs de la vie scolaire. Il faut revaloriser la place des lycéens dans leur établissement, qui doit être un lieu agréable, et non plus hostile. Je suis aussi favorable à la création d’un réseau entre collèges et lycées, pour suivre les élèves pendant l’intégralité de leur scolarité.

Selon vous, les 110 millions d’euros alloués par le Conseil régional aux lycées en 2009 sont-ils suffisants ?

Ce budget est important, mais mal utilisé. Il n’est centré que sur certains éléments. Pour obtenir un gain financier, on peut s’appuyer sur les économies réalisées par la mise en place de lycées HQE. De toute façon, on ne peut pas se permettre d’augmenter le budget. Mais il y a de quoi faire avec ce qu’on a.

Vous vous opposez à l’installation de caméras de surveillance dans les établissements scolaires. Quelles sont vos solutions pour lutter contre la violence à l’école ?

Instaurer des caméras de surveillance est un effet d’annonce. En plus, il faut créer un emploi pour visionner les enregistrements. A la place, pourquoi ne pas embaucher une personne qui serait au contact des élèves ? Un surveillant est un humain, il connaît les jeunes qui peuvent partir en vrille.

Quels changements peut apporter la réforme des collectivités territoriales en matière d’éducation ?

C’est une réforme dramatique, une atteinte à l’ensemble du service public. Des grosses communautés urbaines comme Lille pourront prendre leur indépendance : cela va créer des inégalités. Les trois universités lilloises et celle de Dunkerque auront de l’argent. Les autres universités du Nord-Pas de Calais ne pourront pas rentrer dans la même dynamique.

Enfin, vous proposez d’offrir un vélo à chaque lycéen. En quoi cela constitue-t-il un investissement pour la région ?

Cette proposition a trois objectifs : empêcher l’augmentation de l’obésité chez les jeunes, leur permettre d’utiliser un moyen de transport qui ne consomme pas de carbone, et, surtout, qui ne coûte pas cher. Trois raisons qui justifient une idée originale.

V.J.

Depuis, Sandrine Rousseau a été élue conseillère régionale. Voir l’article de La Voix du Nord ici.

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Ambiance chez Europe Ecologie

© Alexandre Dumont-Blais

Ce mercredi après-midi, au premier étage de Chez Morel, café près de la place de l’Opéra à Lille,  l’ambiance est calme et consciencieuse. Une dizaine de candidats Europe Ecologie ont décidé de se réunir autour d’une bière ou d’un thé pour débattre d’éducation et de formation. « Nous ne voulons pas du système actuel qui se targue de donner l’égalité des chances. Nous voulons l’égalité des droits qui permet à chacun d’étudier », commence Sandrine Rousseau, 3ème sur la liste du Nord. Le ton est donné. Sécurité dans les établissements, formation continue et professionnelle, encadrement des élèves : l’ensemble des thèmes de l’éducation sont balayés. Beaucoup de paroles en l’air : les participants lancent de belles idées sans donner de solutions concrètes. « On n’est pas obligé de trouver la méthode pour tout », glisse Sandrine Rousseau. Professeur depuis un an dans un lycée technologique, une jeune femme brune, petites lunettes, intervient. Elle partira avant la fin du débat, comme la plupart des participants.

V.J.

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Apéros Référencement : et si on allait « bloguer » autour d’un verre ?

Qu’ils soient blogueurs ou référenceurs, les Nordistes passionnés d’Internet communiquent de façon virtuelle entre eux. Mais ils ont aussi besoin de se rencontrer « en vrai ». Les Apéros Référencement et Blog en Nord leur permettent de se retrouver autour d’un verre.

A l’étage d’un café-brasserie sur la place de l’Opéra à Lille, une vingtaine de personnes est accoudée à une table en bois. Dans une ambiance conviviale, des blogueurs, des professionnels du référencement de sites web, des étudiants et des ingénieurs en informatique discutent avec vivacité, une bière à la main. Ils se réunissent trois à quatre fois par an pour un Apéro Référencement & Blog en Nord.

Ce jeudi 4 février, une soixantaine de personnes est attendue. Il est 19h, elles arrivent peu à peu. Ce sont des passionnés d’Internet et de l’informatique, très attachés au Nord. Une scène du film Bienvenue chez les ch’tis a été tournée dans ce café : Chez Morel & fils est un lieu symbolique.

A l’origine : l’animateur de Blog en Nord, réseau de blogueurs du Nord-Pas de Calais ; puis les créateurs de Bistoule.net, site sur l’actualité web de la région. Auxquels s’ajoute pour la deuxième fois consécutive SEO Camp, une association spécialisée dans le référencement.

Jusqu’ici, ils évoluaient tous les trois de manière indépendante. Les rencontres organisées par Blog en Nord ont commencé en 2005. « Il n’y avait pas assez de place  dans le café où on avait organisé le premier Apéro. Par chance, le patron du restaurant d’en face était là. Il a ouvert son établissement spécialement pour nous », raconte Eric Delcroix, l’animateur de ce réseau de blogueurs.

Le tout premier Apéro Référencement a eu lieu en 1997. « On était quatre au début », raconte Damien Selosse, un des deux créateurs de Bistoule.net. Puis le projet disparaît pendant quelques années. En 2004, quand le second créateur de Bistoule.net, Renaud Joly, rejoint les Apéros Référencement, l’événement prend « une autre ampleur ». Il tient à personnaliser le concept. Pas évident pour Blog en Nord, qui se targue d’organiser des rencontres où il n’y a « pas de chef, pas de leaders, pas de piédestal. »

Le besoin de se voir « physiquement »

Chaque Apéro grandit de son côté. Les réseaux s’élargissent. Des blogueurs du Nord font connaissance avec des référenceurs. Finalement, c’est le besoin de se voir « physiquement » qui motive la réunion des deux rendez-vous en un seul.

« L’aspect communautaire existe déjà sur le web : la plupart du temps on est en contact les uns avec les autres sur Internet, par les blogs, Facebook ou Twitter. Forcément, ça donne envie de se rencontrer, de rigoler un peu, de partager des expériences », estime Renaud Joly. « Avec les réseaux sociaux, on a le virtuel d’un côté mais on a besoin de “real life” de l’autre », renchérit Eric Delcroix en lissant sa barbe grise et blanche.

« Les échanges par écrit sur Internet sont limités, donc c’est bien de se voir et de pouvoir échanger plus de choses, de communiquer », poursuit Renaud Joly. A l’origine, ces rendez-vous ont donc été créés pour mettre un visage… sur un écran.

A 20h, la soirée bat son plein. Des bribes de phrases s’échappent du brouhaha général : « Ma chef de projet me dit… », « Et en événementiel, vous faites quoi ? ». Assis autour d’une petite table, un jeune homme, le visage rond, des lunettes avec une monture noire, discute avec deux femmes. Ils viennent de se rencontrer, et s’échangent des conseils sur leur travail.

« Je suis manager pour une petite entreprise de jeux vidéos. On vient de sortir un nouveau jeu, mais on n’a pas de budget pour la communication, c’est pourquoi mon patron m’a dit de venir ici ce soir », commente Kanjy, 25 ans, qui participe à l’Apéro pour la première fois. Accompagné de Maxime, le chargé de communication de l’entreprise, il fait le tour des tables pour parler de son projet.

Déception

Ils ne sont pas les seuls à venir pour la première fois. Informé de l’événement par la newsletter d’une plateforme de veille régionale, Benoît, ingénieur de développement informatique, vient pour « actualiser ses connaissances partielles sur le référencement ». Mais il est déçu et part au bout d’une heure. « Je m’attendais à l’intervention de spécialistes sous forme de questions/réponses avec les invités. Je trouve qu’il y a un défaut de communication et d’information à propos du contenu de la soirée », explique-t-il.

C’est aussi l’avis d’Alban, 32 ans, webmaster, et de Frédéric, 38 ans, chef d’entreprise de référencement. « Je pensais que chaque participant aurait un badge indiquant qui il est et ce qu’il fait, détaille ce dernier. Voire, pourquoi pas, qu’un fascicule sur la soirée soit distribué », poursuit-il. Il ne sait pas encore s’il reviendra, mais il n’a pas atteint le but escompté. « Je n’ai pas fait de nouvelles connaissances. Au bout du compte, j’ai plus divulgué des secrets que récolté des astuces dans mon domaine professionnel », résume-t-il avec regret.

21h. La salle commence à désemplir. Les verres vides s’amoncellent sur les tables. Dehors, quelques fumeurs se concertent. Certains s’apprêtent à poursuivre la soirée en mangeant ensemble. D’autres à rentrer chez eux, avec la promesse de se retrouver au même endroit, dans trois mois, ou dès le lendemain sur Facebook ou Twitter.

V.J.

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PORTRAIT – Clivia Nobili. Une Maison de mode, de fil en aiguille

En septembre dernier, la styliste a investi une Maison de mode, ces petites boutiques-ateliers installées dans le Faubourg des Postes à Lille-Sud. Un aboutissement pour cette créatrice de 36 ans qui conçoit ses collections à partir du vêtement de travail.


« Ni Dieu ni mètre. Ne plus jamais travailler ». Les mots, directs, accrochent le regard. « Cette affiche a dormi pendant trois ans dans mon placard », explique Clivia Nobili, créatrice de mode originaire du Sud-Est et installée depuis deux mois à Lille-Sud. « Je l’ai ressortie lorsqu’il a fallu décorer la boutique ». Un message fort, qui s’impose comme le fil conducteur de sa personnalité.

Petite, des yeux couleur vert d’eau pas maquillés, les cheveux courts en bataille, Clivia Nobili sort des sentiers battus. « Le côté fashion de la mode ne m’intéresse pas », assène-t-elle. Cette détermination l’a poussée à chercher un univers bien à elle. Le déclic pour le vêtement de travail s’est produit en lisant Le peuple d’en bas de Jack London. La littérature est source d’inspiration pour la créatrice. Actuellement, elle lit une histoire dans les champs de coton, au milieu des esclaves. « De fait, la collection automne hiver 2010 aura un côté blues », annonce-t-elle. L’influence de ses lectures se confirme par la présence de branches de coton, disposées dans un vase sur la caisse.

En créant à partir du vêtement de travail, la styliste reste fidèle à ses convictions. « Je fais passer ma révolte de manière plus détournée à travers les habits ». La conception et la fabrication de ses collections sont 100% françaises. « Je n’ai pas envie de le crier sur tous les toits. Je le fais parce que j’aime avoir un échange humain avec les gens qui travaillent avec moi ».

Pour éviter de semer ses idées, elle note tout dans des cahiers. « J’ai peur de perdre le fil de ce que je fais », confie-t-elle. Classés et empilés, ils trônent un peu partout dans son atelier, au milieu des bobines de fils, des machines à coudre et d’une quantité de tissus rangés sur des étagères en bois brut.

« Une petite boule d’énergie »

« Son histoire est atypique, c’est une petite boule d’énergie très exigeante avec elle-même », juge Lucy Wattel, responsable communication du projet Maisons de mode. Elle a sélectionné le dossier de la styliste après avoir remarqué son travail sur des salons.

Quand Clivia Nobili a appris que sa candidature était retenue, les images ont défilé dans son esprit. « Mon compagnon et moi avions envie depuis longtemps de nous installer dans le Nord ». Après deux mois à Lille, elle est séduite. « Ici, les gens comprennent mieux mon travail. Il y a une culture autour du textile qui n’existe pas dans le Sud ».

Fille unique d’un animateur radio et d’une couturière dans la décoration d’intérieur, elle est née à Paris. Mais elle a grandi à Bonnieux, dans le Luberon. Après une scolarité interrompue, cette autodidacte part à l’assaut du milieu de la mode. À Paris, puis à New York. De retour en France, elle obtient un BEP Coupe et couture. Et dix ans plus tard – fin 2007 – elle lance sa marque. « Je ne m’estimais pas assez mature pour le faire avant. À 25 ans, je n’étais pas finie ». Et aujourd’hui ? « Je suis encore en transition », confie-t-elle.

« Sans dieu ni mètre », Clivia Nobili se concentre sur le présent. Seule conviction pour l’avenir : continuer à créer autour du vêtement de travail, fil d’Ariane qu’elle a choisi. « Je n’ose pas me projeter. J’ai peur de me filer la poisse ! Je laisse faire les choses, et je verrai ».

Violaine Jaussent

 

Site internet de Clivia Nobili : http://www.clivianobili.com/

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