Pont-St-Esprit : Roger Castillon remporte les municipales partielles

Avec 65,4 % des voix, Roger Castillon sera le nouveau maire, à l’issue du premier et unique tour des élections municipales partielles, organisé le 30 janvier 2011. Un tournant pour la petite ville située dans le nord du Gard.

Historique. Après avoir été dirigée pendant près de 40 ans par Gilbert Baumet, Pont-Saint-Esprit change de majorité. Le maire sortant n’a recueilli que 34,6% des voix. C’est donc Roger Castillon, tête de liste d’Union républicaine « Ensemble pour l’Avenir » qui s’assiéra prochainement dans le fauteuil de maire. Une revanche que le principal opposant devrait apprécier, après une bataille menée aux côtés du Rassemblement des contribuables pour retourner au urnes.

Fin 2008, les Spiripontains reçoivent leurs feuilles d’impôt et découvrent avec effroi les sommes astronomiques qu’ils vont devoir payer. Les trois principales taxes locales (taxe foncière, taxe d’habitation et taxe d’enlèvement des ordures ménagères) ont augmenté de 79%. La dette de la ville devient l’une des plus importantes de France : 2.359 euros par habitant, 3.500 euros si on y ajoute le déficit et le trou de trésorerie de 14 millions d’euros.

Dès janvier 2009, et jusqu’au mois de juin, les contribuables en colère multiplient les manifestations dans la rue. Trois mois plus tard, Gilbert Baumet décide de donner sa démission. Avant de se rétracter. Le préfet ordonne de nouvelles élections, mais le juge des référés du Tribunal administratif de Nîmes suspend l’arrêté préfectoral par ordonnance du 16 novembre 2009.

Alors que les opposants à Gilbert Baumet continuent, tant bien que mal, leurs actions pour pousser Gilbert Baumet à lâcher les rênes de la commune, la décision du Tribunal administratif est jugée en appel au Conseil d’Etat, un an plus tard. Et le 17 novembre 2010, la plus haute juridiction administrative française tranche : elle rend définitivement effective cette démission. Le préfet fixe deux dates d’élection, le 31 janvier et le 6 février 2011. Qui se transformeront en un seul tour : seules deux listes sont déposées, « Pont de tout coeur », menée par le maire sortant et « Ensemble pour l’Avenir », par Roger Castillon.

Les Spiripontains ont donc exprimé leur volonté de changement dans les urnes, et de façon massive : la participation a atteint 70%. Ils ont aussi fait part de leur préoccupation face à la situation financière toujours compliquée de la ville, qui compte un peu plus de 10 000 habitants. En accordant leur confiance à Roger Castillon, ils lui confient une lourde tâche. De quoi remplir les  trois ans qui séparent l’élu des prochaines élections municipales.

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La parenthèse hongroise

Du 15 septembre au 3 octobre 2010 j’ai passé trois semaines en Hongrie, histoire de voir ce qui se passe de ce côté de l’Europe.

Et dans mes bagages, j’ai ramené plusieurs sujets, à découvrir dans la rubrique « la parenthèse hongroise » en cliquant en haut à droite.

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Articles sur l’argent de l’industrie musicale pour Les Inrocks

J’ai réalisé les deux articles suivants, Du gramophone au MP3 et l’interview de la chercheuse Emilie Da Lage dans le cadre d’une session web à l’ESJ Lille dirigée par Pierre Siankowski, journaliste au magazine Les Inrockuptibles.

Ce travail a été réalisé avec 14 autres étudiants de ma promotion. Il est disponible en intégralité sur le site des Inrocks, en cliquant ici.

Il est aussi sur le site suivant : « Industrie musicale : où est passé l’argent ? ».

Bonne lecture !

Violaine Jaussent

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Du gramophone au MP3

Retour sur les grandes dates qui ont fait l’histoire de l’industrie musicale en mots et en images

L’histoire commence en 1877, date à laquelle Charles Cros met en place le « paléophone ». L’idée n’a jamais été concrétisée : l’inventeur français n’avait pas encore construit de prototype quand l’Américain Thomas Edison a déposé un brevet pour le phonographe. A son tour, il sera évincé par Emile Berliner. En 1888, l’ingénieur allemand parvient à faire tourner le premier disque, un 78 tours en zinc enduit de cire, sur son gramophone.

L’arrivée de la radio, dix ans plus tard, permet au gramophone de se développer. Le média constitue aussi un concurrent dynamique. Grâce à la radio, de plus en plus de personnes écoutent la musique vendue sur les disques. « L’arrivée des premiers enregistrements dans les années 1920 et 1930 a démultiplié le nombre d’auditeurs. Cela n’a pas fondamentalement modifié les conditions d’existence de la musique. Au contraire, cela les a promues », explique Emmanuel Braconnier, intervenant sur l’industrie discographique à Sciences-Po Lille.

1948 : nouveau tournant dans l’histoire de l’industrie discographique. Le disque microsillon en vinyle permettant la stéréophonie est lancé par Columbia. Et donne naissance à une compétition : le 45 tours versus le 33 tours. Le premier est développé pour le répertoire de musiques populaires, le second est d’abord dédié au répertoire classique. C’est aussi une guerre de format : le 33 tours, également appelé LP (longplay), est l’album d’aujourd’hui, le 45 tours le single.

L’arrivée des vinyles, devenu aujourd’hui objet d’anthologie à la mode, marque le début de profondes mutations qui ont lieu dans la seconde partie du XXe siècle. Une période où tout s’accélère, comme l’analyse Emmanuel Braconnier dans ce diaporama sonore qui retrace l’arrivée des supports, de la cassette au MP3 en passant par le CD.

V.J.

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INTERVIEW – « Le disque reste très structurant dans les pratiques »

Emilie Da Lage, chercheuse en sciences de la communication à l’université Lille III, analyse les caractéristiques de la crise actuelle du disque

L’industrie du disque traverse-t-elle une crise inédite ? Emilie Da Lage, membre de l’Observatoire des mutations des industries culturelles (OMIC) et maître de conférences à l’université Lille III, est mitigée.  « Cette crise n’est pas si inédite que cela. L’industrie du disque a déjà connu des passages à vide, mais a toujours trouvé des parades en renouvelant les formats de diffusion et d’enregistrement de la musique. Par exemple, au début des années 1980, le CD est apparu comme LA solution pour relancer un marché très mal en point », explique-t-elle.

Pour autant, cela n’en fait pas une crise comme les autres. Entre 2002 et 2005, le marché du détail français a perdu 20% de sa valeur. « La longueur et la difficulté des acteurs à s’organiser pour sortir de cette crise la rendent assez atypique », nuance Emilie Da Lage.

Au regard des siècles passés, l’industrie du disque vit une révolution avec l’arrivée du numérique et d’Internet. Subir une mutation ne signifie pas forcément disparaître. « Le disque reste très structurant dans les pratiques, y compris dans les pratiques en ligne. L’album produit est moins un moyen de gagner de l’argent que d’accéder à une certaine notoriété, mais il reste une étape incontournable de la professionnalisation des groupes », analyse Emilie Da Lage.

Ce qui n’empêche pas les ventes de disques de chuter. L’industrie du disque pesait 38 milliards de dollars dans le monde en 2003. Mais 10 milliards de moins cinq ans après… Le disque n’est plus le principal support de diffusion de la musique. Le numérique induit l’essor des téléchargements de fichiers sur Internet, légaux ou illégaux. De là à faire porter le chapeau au piratage, il n’y a qu’un pas. Pourtant, le « pirate » n’est pas le seul coupable. Et s’il fait baisser la vente de disques, il n’empêche pas les principaux acteurs de l’industrie musicale de gagner de l’argent ailleurs.

Les explications d’Emilie Da Lage :

V.J.

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Articles sur les élections régionales

J’ai rédigé les quatre articles qui suivent, Olivier Delbé, syndicaliste et lepéniste, Frêche divise les électeurs, l’interview de Sandrine Rousseau et Ambiance chez Europe Ecologie pour le journal que nous, élèves de 1ère année de la filière généraliste de journalisme et de la filière PHR (presse hebdomadaire régionale), avons réalisé pendant les élections régionales 2010.

D’autres étudiants ont fait un site Internet, consultable en cliquant ici.

L’édition complète de La Pression de mars, notre journal, est disponible en PDF sur ce site, en cliquant .

Bonne lecture !

Violaine Jaussent

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PORTRAIT – Olivier Delbé, syndicaliste et lepéniste

Article écrit le vendredi 12 mars 2010. Depuis, Olivier Delbé a été élu conseiller régional. Lire ici l’article de La Voix du Nord sur ce sujet.

Olivier Delbé a deux vies : à l’usine, il est syndicaliste. Le reste du temps, il est conseiller municipal à Lisbourg, dans le Pas-de-Calais. Il y a cinq mois, il a quitté l’UMP pour le FN, et se retrouve sur la liste régionale de Marine Le Pen. Portrait d’un candidat atypique.

« Il y a un Olivier Delbé à l’intérieur de l’usine, qui n’est pas le même que le Olivier Delbé à l’extérieur. » Candidat aux régionales en 8ème position sur la liste de Marine Le Pen, Olivier Delbé parle de lui à la troisième personne pour expliquer comment il peut à la fois être encarté au Front national et représentant à l’Union nationale des syndicats autonomes de l’agriculture et de l’agroalimentaire (UNSA2A). Une situation d’autant plus atypique que ce conseiller municipal UMP a rejoint le FN en octobre dernier.

« Mes premiers contacts avec Marine Le Pen et Steeve Briois [secrétaire départemental du FN dans le Pas-de-Calais] remontent à juin 2009, après le 1er tour des municipales partielles d’Hénin–Beaumont. L’UMP appelait à faire barrage au Front national, pourtant arrivé en tête : cette position m’a profondément déçu. J’ai donc décroché mon téléphone pour leur apporter mon soutien », raconte Olivier Delbé. Ces deux personnalités ont séduit ce magasinier employé dans une entreprise de charcuterie industrielle. “Steeve Briois est un candidat courageux. Marine Le Pen apporte un nouveau souffle au parti, elle représente une autre génération. » La sienne : Olivier Delbé a 42 ans.

Cheveux bruns coupés en brosse, grand et costaud, Olivier Delbé incarne la tendance « gaucho-lepéniste » sur laquelle surfe le FN aujourd’hui. « Marine Le Pen et Olivier Besancenot se rejoignent sur certaines idées. Mais ils n’ont pas les mêmes réponses : c’est là toute la différence », estime Olivier Delbé, qui ne juge pas son comportement contradictoire. « Dans les deux cas, il s’agit de défendre un point de vue social. Je fais tout pour qu’il n’y ait pas d’amalgame entre mes deux démarches ». Mais le dilemme est perceptible : au détour d’une phrase, les termes qu’il emploie changent. Et le discours frontiste fait place à celui d’un syndicaliste.

Une position qui a de quoi étonner. André Flajolet, tête de liste UMP dans le Pas-de-Calais, a fait part de ses sentiments à La Voix du Nord début mars : “Syndicalement, il est à l’extrême gauche et politiquement il est à l’extrême droite.” Quant à Jean-Marie Guilbert, le maire UMP de Lisbourg, il ne décolère pas de voir partir un conseiller municipal au FN.

Sa famille, elle, reste en dehors de sa passion politique. « Au travail, je ne parle pas de ça, je n’ai jamais dit à mes collègues que je suis mariée avec lui. Je reste dans l’ombre », explique sa femme, fonctionnaire. Elle tient à faire la différence entre son mari et l’homme politique.

Une autre raison motive ce revirement : sa déception à l’égard de la politique de Nicolas Sarkozy et de sa majorité. « Valérie Létard, conseillère régionale, ne s’est pas différenciée du président de région, socialiste. » Ce qui a poussé Olivier Delbé à se radicaliser. « Intégrer la vidéosurveillance dans les lycées ne suffit pas. Une présence humaine est indispensable. Je suis d’accord pour créer une police de protection des lycées, comme le propose Marine Le Pen », explique-t-il.

Détailler les raisons pour lesquelles il a quitté l’UMP pour le FN est aussi un argument de campagne. “Lorsque je vais voir les gens, je commence par justifier mon comportement”, explique Olivier Delbé, qui privilégie la proximité dans sa campagne régionale. « Olivier Delbé ne va pas voir les gens à huit jours des élections », poursuit-il en parlant de lui-même.

Il en deviendrait presque sympathique. Mais sa position sur les lycées au Sénégal sonne comme une piqûre de rappel. « On a appris que le Nord-Pas de Calais finance des lycées qui ne sont pas dans la région, et même pas en France. Ce n’est pas normal », assène-t-il. Le discours classique du Front national : depuis le début de la campagne, Marine Le Pen s’accroche à l’argument et le cite à tout-va.

V.J.

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Frêche divise les électeurs

Article écrit le mercredi 10 mars. Depuis Georges Frêche a été réélu à la tête de la région Languedoc-Roussillon. Lire ici l’article de Midi Libre.


Georges Frêche creuse l’écart. Publié mercredi 10 mars, un sondage Opinionway le crédite de 35% des voix au premier tour des régionales. Une confortable avance pour le président sortant, qui continue de faire débat dans la région. Certains habitants du Languedoc-Roussillon ne supportent plus le personnage et ses célèbres frasques. D’autres lui restent fidèles et saluent son bilan.

Georges Frêche, ici en meeting

C’est le cas d’Eve Giraud, retraitée qui habite dans le nord du Gard. « Je trouve que Frêche a fait un travail formidable pour le Languedoc-Roussillon. Je vote pour l’efficacité, donc je voterai pour lui », explique-t-elle.

Paul Langloys, étudiant montpelliérain, partage cet avis. Il évoque trois raisons pour justifier son choix : « Il a un style “rentre-dedans” : il dit ce que les gens pensent tout bas. Il a fait des choses intéressantes pour Montpellier, puis pour la région. Enfin, qui remplacera Hélène Mandroux si elle est élue présidente du Languedoc-Roussillon ? Je préfère qu’elle reste maire de Montpellier ».

Pourtant, Georges Frêche n’est pas tendre avec ses électeurs. En 2008, lors d’un cours à des étudiants montpelliérains, il avait déclaré : « Les cons sont majoritaires, et j’ai toujours été élu par une majorité de cons. » Pour Eve Giraud, cette phrase est une « boutade ». « Il a dit cela pour créer un électrochoc. Je pense qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu’il dit », précise-t-elle.

« Le pouvoir l’a rendu fou »

Son discours divise les Languedociens. « Je n’aime pas l’homme, je n’accepte pas ses propos sur les harkis sur les noirs. Il dit qu’il parle vrai et joue à l’homme du peuple pour ramasser des voix, mais tout ça n’est qu’une mascarade », estime Marie-Claude Brongo, infirmière à Narbonne.

Chantal et Bernard Soulier, un couple de soixantenaire nîmois, sont catégoriques : ils préfèrent voter nul plutôt que pour lui. « Ses mots ne sont pas ceux d’un homme de gauche et montrent qu’il n’est pas à la hauteur de la tâche. Le pouvoir l’a rendu fou », justifie Chantal Soulier.

La décision de Martine Aubry d’exclure le président sortant n’a rien changé à leur opinion, assurent tous ces électeurs. Le cas Frêche a toujours fait débat dans la région, et devrait faire couler encore beaucoup d’encre.

V.J.

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INTERVIEW – « Il faut revaloriser la place des lycéens dans leur établissement »

Pour Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université Lille 1 et 3ème sur la liste Nord d’Europe Ecologie, la formation et l’éducation sont “les points noirs” de la présidence de Daniel Percheron. © Alexandre Dumont-Blais

Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université Lille 1 et troisième sur la liste Nord d’Europe Ecologie, animait mercredi 10 mars un débat sur l’éducation et la formation. L’occasion de revenir sur les mesures que propose son parti.

Le Nord-Pas de Calais est une région très touchée par le décrochage scolaire. Que proposez-vous pour y remédier ?

La meilleure façon de lutter contre le décrochage scolaire est de le prévenir. Les signaux avant-coureurs  sont encore peu interprétés. Il faut donc mettre en place un suivi, surtout au niveau psychologique. C’est pour cela qu’Europe Ecologie veut créer des postes de médiateurs de la vie scolaire. Il faut revaloriser la place des lycéens dans leur établissement, qui doit être un lieu agréable, et non plus hostile. Je suis aussi favorable à la création d’un réseau entre collèges et lycées, pour suivre les élèves pendant l’intégralité de leur scolarité.

Selon vous, les 110 millions d’euros alloués par le Conseil régional aux lycées en 2009 sont-ils suffisants ?

Ce budget est important, mais mal utilisé. Il n’est centré que sur certains éléments. Pour obtenir un gain financier, on peut s’appuyer sur les économies réalisées par la mise en place de lycées HQE. De toute façon, on ne peut pas se permettre d’augmenter le budget. Mais il y a de quoi faire avec ce qu’on a.

Vous vous opposez à l’installation de caméras de surveillance dans les établissements scolaires. Quelles sont vos solutions pour lutter contre la violence à l’école ?

Instaurer des caméras de surveillance est un effet d’annonce. En plus, il faut créer un emploi pour visionner les enregistrements. A la place, pourquoi ne pas embaucher une personne qui serait au contact des élèves ? Un surveillant est un humain, il connaît les jeunes qui peuvent partir en vrille.

Quels changements peut apporter la réforme des collectivités territoriales en matière d’éducation ?

C’est une réforme dramatique, une atteinte à l’ensemble du service public. Des grosses communautés urbaines comme Lille pourront prendre leur indépendance : cela va créer des inégalités. Les trois universités lilloises et celle de Dunkerque auront de l’argent. Les autres universités du Nord-Pas de Calais ne pourront pas rentrer dans la même dynamique.

Enfin, vous proposez d’offrir un vélo à chaque lycéen. En quoi cela constitue-t-il un investissement pour la région ?

Cette proposition a trois objectifs : empêcher l’augmentation de l’obésité chez les jeunes, leur permettre d’utiliser un moyen de transport qui ne consomme pas de carbone, et, surtout, qui ne coûte pas cher. Trois raisons qui justifient une idée originale.

V.J.

Depuis, Sandrine Rousseau a été élue conseillère régionale. Voir l’article de La Voix du Nord ici.

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Ambiance chez Europe Ecologie

© Alexandre Dumont-Blais

Ce mercredi après-midi, au premier étage de Chez Morel, café près de la place de l’Opéra à Lille,  l’ambiance est calme et consciencieuse. Une dizaine de candidats Europe Ecologie ont décidé de se réunir autour d’une bière ou d’un thé pour débattre d’éducation et de formation. « Nous ne voulons pas du système actuel qui se targue de donner l’égalité des chances. Nous voulons l’égalité des droits qui permet à chacun d’étudier », commence Sandrine Rousseau, 3ème sur la liste du Nord. Le ton est donné. Sécurité dans les établissements, formation continue et professionnelle, encadrement des élèves : l’ensemble des thèmes de l’éducation sont balayés. Beaucoup de paroles en l’air : les participants lancent de belles idées sans donner de solutions concrètes. « On n’est pas obligé de trouver la méthode pour tout », glisse Sandrine Rousseau. Professeur depuis un an dans un lycée technologique, une jeune femme brune, petites lunettes, intervient. Elle partira avant la fin du débat, comme la plupart des participants.

V.J.

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Apéros Référencement : et si on allait « bloguer » autour d’un verre ?

Qu’ils soient blogueurs ou référenceurs, les Nordistes passionnés d’Internet communiquent de façon virtuelle entre eux. Mais ils ont aussi besoin de se rencontrer « en vrai ». Les Apéros Référencement et Blog en Nord leur permettent de se retrouver autour d’un verre.

A l’étage d’un café-brasserie sur la place de l’Opéra à Lille, une vingtaine de personnes est accoudée à une table en bois. Dans une ambiance conviviale, des blogueurs, des professionnels du référencement de sites web, des étudiants et des ingénieurs en informatique discutent avec vivacité, une bière à la main. Ils se réunissent trois à quatre fois par an pour un Apéro Référencement & Blog en Nord.

Ce jeudi 4 février, une soixantaine de personnes est attendue. Il est 19h, elles arrivent peu à peu. Ce sont des passionnés d’Internet et de l’informatique, très attachés au Nord. Une scène du film Bienvenue chez les ch’tis a été tournée dans ce café : Chez Morel & fils est un lieu symbolique.

A l’origine : l’animateur de Blog en Nord, réseau de blogueurs du Nord-Pas de Calais ; puis les créateurs de Bistoule.net, site sur l’actualité web de la région. Auxquels s’ajoute pour la deuxième fois consécutive SEO Camp, une association spécialisée dans le référencement.

Jusqu’ici, ils évoluaient tous les trois de manière indépendante. Les rencontres organisées par Blog en Nord ont commencé en 2005. « Il n’y avait pas assez de place  dans le café où on avait organisé le premier Apéro. Par chance, le patron du restaurant d’en face était là. Il a ouvert son établissement spécialement pour nous », raconte Eric Delcroix, l’animateur de ce réseau de blogueurs.

Le tout premier Apéro Référencement a eu lieu en 1997. « On était quatre au début », raconte Damien Selosse, un des deux créateurs de Bistoule.net. Puis le projet disparaît pendant quelques années. En 2004, quand le second créateur de Bistoule.net, Renaud Joly, rejoint les Apéros Référencement, l’événement prend « une autre ampleur ». Il tient à personnaliser le concept. Pas évident pour Blog en Nord, qui se targue d’organiser des rencontres où il n’y a « pas de chef, pas de leaders, pas de piédestal. »

Le besoin de se voir « physiquement »

Chaque Apéro grandit de son côté. Les réseaux s’élargissent. Des blogueurs du Nord font connaissance avec des référenceurs. Finalement, c’est le besoin de se voir « physiquement » qui motive la réunion des deux rendez-vous en un seul.

« L’aspect communautaire existe déjà sur le web : la plupart du temps on est en contact les uns avec les autres sur Internet, par les blogs, Facebook ou Twitter. Forcément, ça donne envie de se rencontrer, de rigoler un peu, de partager des expériences », estime Renaud Joly. « Avec les réseaux sociaux, on a le virtuel d’un côté mais on a besoin de “real life” de l’autre », renchérit Eric Delcroix en lissant sa barbe grise et blanche.

« Les échanges par écrit sur Internet sont limités, donc c’est bien de se voir et de pouvoir échanger plus de choses, de communiquer », poursuit Renaud Joly. A l’origine, ces rendez-vous ont donc été créés pour mettre un visage… sur un écran.

A 20h, la soirée bat son plein. Des bribes de phrases s’échappent du brouhaha général : « Ma chef de projet me dit… », « Et en événementiel, vous faites quoi ? ». Assis autour d’une petite table, un jeune homme, le visage rond, des lunettes avec une monture noire, discute avec deux femmes. Ils viennent de se rencontrer, et s’échangent des conseils sur leur travail.

« Je suis manager pour une petite entreprise de jeux vidéos. On vient de sortir un nouveau jeu, mais on n’a pas de budget pour la communication, c’est pourquoi mon patron m’a dit de venir ici ce soir », commente Kanjy, 25 ans, qui participe à l’Apéro pour la première fois. Accompagné de Maxime, le chargé de communication de l’entreprise, il fait le tour des tables pour parler de son projet.

Déception

Ils ne sont pas les seuls à venir pour la première fois. Informé de l’événement par la newsletter d’une plateforme de veille régionale, Benoît, ingénieur de développement informatique, vient pour « actualiser ses connaissances partielles sur le référencement ». Mais il est déçu et part au bout d’une heure. « Je m’attendais à l’intervention de spécialistes sous forme de questions/réponses avec les invités. Je trouve qu’il y a un défaut de communication et d’information à propos du contenu de la soirée », explique-t-il.

C’est aussi l’avis d’Alban, 32 ans, webmaster, et de Frédéric, 38 ans, chef d’entreprise de référencement. « Je pensais que chaque participant aurait un badge indiquant qui il est et ce qu’il fait, détaille ce dernier. Voire, pourquoi pas, qu’un fascicule sur la soirée soit distribué », poursuit-il. Il ne sait pas encore s’il reviendra, mais il n’a pas atteint le but escompté. « Je n’ai pas fait de nouvelles connaissances. Au bout du compte, j’ai plus divulgué des secrets que récolté des astuces dans mon domaine professionnel », résume-t-il avec regret.

21h. La salle commence à désemplir. Les verres vides s’amoncellent sur les tables. Dehors, quelques fumeurs se concertent. Certains s’apprêtent à poursuivre la soirée en mangeant ensemble. D’autres à rentrer chez eux, avec la promesse de se retrouver au même endroit, dans trois mois, ou dès le lendemain sur Facebook ou Twitter.

V.J.

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PORTRAIT – Clivia Nobili. Une Maison de mode, de fil en aiguille

En septembre dernier, la styliste a investi une Maison de mode, ces petites boutiques-ateliers installées dans le Faubourg des Postes à Lille-Sud. Un aboutissement pour cette créatrice de 36 ans qui conçoit ses collections à partir du vêtement de travail.


« Ni Dieu ni mètre. Ne plus jamais travailler ». Les mots, directs, accrochent le regard. « Cette affiche a dormi pendant trois ans dans mon placard », explique Clivia Nobili, créatrice de mode originaire du Sud-Est et installée depuis deux mois à Lille-Sud. « Je l’ai ressortie lorsqu’il a fallu décorer la boutique ». Un message fort, qui s’impose comme le fil conducteur de sa personnalité.

Petite, des yeux couleur vert d’eau pas maquillés, les cheveux courts en bataille, Clivia Nobili sort des sentiers battus. « Le côté fashion de la mode ne m’intéresse pas », assène-t-elle. Cette détermination l’a poussée à chercher un univers bien à elle. Le déclic pour le vêtement de travail s’est produit en lisant Le peuple d’en bas de Jack London. La littérature est source d’inspiration pour la créatrice. Actuellement, elle lit une histoire dans les champs de coton, au milieu des esclaves. « De fait, la collection automne hiver 2010 aura un côté blues », annonce-t-elle. L’influence de ses lectures se confirme par la présence de branches de coton, disposées dans un vase sur la caisse.

En créant à partir du vêtement de travail, la styliste reste fidèle à ses convictions. « Je fais passer ma révolte de manière plus détournée à travers les habits ». La conception et la fabrication de ses collections sont 100% françaises. « Je n’ai pas envie de le crier sur tous les toits. Je le fais parce que j’aime avoir un échange humain avec les gens qui travaillent avec moi ».

Pour éviter de semer ses idées, elle note tout dans des cahiers. « J’ai peur de perdre le fil de ce que je fais », confie-t-elle. Classés et empilés, ils trônent un peu partout dans son atelier, au milieu des bobines de fils, des machines à coudre et d’une quantité de tissus rangés sur des étagères en bois brut.

« Une petite boule d’énergie »

« Son histoire est atypique, c’est une petite boule d’énergie très exigeante avec elle-même », juge Lucy Wattel, responsable communication du projet Maisons de mode. Elle a sélectionné le dossier de la styliste après avoir remarqué son travail sur des salons.

Quand Clivia Nobili a appris que sa candidature était retenue, les images ont défilé dans son esprit. « Mon compagnon et moi avions envie depuis longtemps de nous installer dans le Nord ». Après deux mois à Lille, elle est séduite. « Ici, les gens comprennent mieux mon travail. Il y a une culture autour du textile qui n’existe pas dans le Sud ».

Fille unique d’un animateur radio et d’une couturière dans la décoration d’intérieur, elle est née à Paris. Mais elle a grandi à Bonnieux, dans le Luberon. Après une scolarité interrompue, cette autodidacte part à l’assaut du milieu de la mode. À Paris, puis à New York. De retour en France, elle obtient un BEP Coupe et couture. Et dix ans plus tard – fin 2007 – elle lance sa marque. « Je ne m’estimais pas assez mature pour le faire avant. À 25 ans, je n’étais pas finie ». Et aujourd’hui ? « Je suis encore en transition », confie-t-elle.

« Sans dieu ni mètre », Clivia Nobili se concentre sur le présent. Seule conviction pour l’avenir : continuer à créer autour du vêtement de travail, fil d’Ariane qu’elle a choisi. « Je n’ose pas me projeter. J’ai peur de me filer la poisse ! Je laisse faire les choses, et je verrai ».

Violaine Jaussent

 

Site internet de Clivia Nobili : http://www.clivianobili.com/

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Elections municipales suspendues à Pont-Saint-Esprit

La décision du tribunal administratif de Nîmes (Gard) compromet le retour aux urnes espéré par les contribuables spiripontains. Le Conseil d’Etat a été saisi et doit se prononcer dans les prochaines semaines.

Les habitants devaient s’exprimer dans les urnes. Ils ont dû se contenter de la rue, une fois de plus. Dimanche 22 novembre, ce n’est pas le premier tour des élections, mais une énième manifestation qui a eu lieu à Pont-Saint-Esprit.

Le juge des référés du tribunal administratif de Nîmes a tranché. Par ordonnance du 16 novembre 2009, il a suspendu l’arrêté préfectoral convoquant les Spiripontains aux urnes.

Cette décision fait suite au recours déposé par Gilbert Baumet, le maire de la ville (voir mon précédent article). Démissionnaire le 4 septembre, le premier magistrat de la commune se rétracte vingt jours plus tard. Selon lui, juste avant que le préfet n’accepte sa démission, et décide, dans la foulée, de la tenue d’élections municipales.

La justice a donc désavoué le préfet, et donné raison à Gilbert Baumet. Dans un communiqué publié le 16 novembre dernier, le tribunal administratif estime que « la lettre du préfet acceptant la démission de Gilbert Baumet a été notifiée non pas à ce dernier, mais à son premier adjoint, le 28 septembre 2009 à 11 heures 20 ». Et précise que « Gilbert Baumet pouvait valablement prétendre ne pas en avoir connaissance au moment où il retirait sa démission le même jour, à 12 heures 36 ».

La décision ultime revient maintenant au Conseil d’Etat, saisi le 18 novembre par le ministère de l’Intérieur.

Mais pour les contribuables spiripontains, les actions continuent. Vendredi 27 novembre, des associations qui les représentent ont remis à Christophe Perrin, chef du bureau du cabinet du Préfet, plus de 1 000 bulletins de pétition plaidant pour un retour aux urnes.

 

Roger Castillon, élu d’opposition et tête de liste Oxygène, est intervenu sur les antennes de France Bleu Gard Lozère le 17 novembre dans le cadre d’une émission sur Pont-Saint-Esprit.

Auparavant, le journal qui revient sur la suspension des élections municipales. Pour plus de précisions, cliquez ici.

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Pont-Saint-Esprit : vers de nouvelles élections municipales

Ils attendaient cela depuis bientôt neuf mois : les contribuables spiripontains, qui remettent en cause la gestion municipale des finances de la ville, vont retourner aux urnes avant la fin de l’année. La décision, prise par le préfet du Gard, est pourtant contestée par le maire.

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Le dénouement ? Pas sûr, mais une étape, certainement. « Il y aura bien des élections, mais la tâche ne va pas être facile », résume, lucide, Roger Castillon, élu d’opposition (liste Oxygène). Juché sur une estrade, place de la République à Pont-Saint-Esprit, il détaille l’avenir de la ville à la soixantaine d’habitants réunis le 2 octobre, en ce début de soirée aux températures encore estivales pour la saison. « Je vous rappelle qu’il ne faut pas tuer la peau de l’ours avant de l’avoir tué », renchérit Jean-Marie Davert, autre élu d’opposition (Parti Communiste). Des murmures d’approbation parcourent l’assemblée.

« C’est une étape importante mais la victoire ne viendra qu’avec la baisse des impôts », explique Virginie Subtil, présidente du Rassemblement des contribuables. Ainsi, la taxe d’habitation, que les Spiripontains vont recevoir dans quelques jours, devrait conserver le même taux exorbitant qu’en janvier dernier. Tout comme les autres taxes locales. Le dernier avis de la chambre régionale des comptes (CRC), émis le 24 septembre, le confirme. Et, de fait, préconise de conserver des taux identiques à ceux fixés par l’arrêté préfectoral du 26 juin 2009 – soit 36 % pour la taxe d’habitation, 42 % pour la taxe sur le foncier bâti, 162 % sur le non bâti et 35 % pour la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

La petite ville gardoise connaît donc en ce début d’automne un rebondissement dans une vie politique déjà très mouvementée. Manifestations, actes d’intimidation, intervention des forces de l’ordre, convocations à la gendarmerie et autres coups d’éclats se succèdent depuis plusieurs mois (j’ai expliqué la situation de Pont-Saint-Esprit plus longuement dans un article pour Mediapart en mars 2009. Lire ici).

Mais pour les contribuables, remontés contre leur maire à cause de ces taux d’imposition exorbitants, c’est l’espoir de voir la situation s’améliorer qui se profile dans la tenue de nouvelles élections municipales. Un retour aux urnes contesté par Gilbert Baumet, qui se proclame toujours maire.

Pour comprendre ce nouvel imbroglio dans la vie politique spiripontaine, il faut revenir au 4 septembre dernier. Ce jour-là, Gilbert Baumet rédige sa lettre de démission, qu’il envoie ensuite au préfet du Gard, Hugues Bousiges. Pas de réponse immédiate. Jean-Pierre Colombet, premier adjoint, devient alors maire par intérim.

Puis les événements se bousculent. Tout se joue le lundi 28 septembre. Hugues Bousiges s’est résolu : il accepte la démission de Gilbert Baumet. Dans la foulée, Laure Régamey, élue d’opposition, démissionne elle aussi. Ses vingt-quatre colistiers de la liste Oxygène refusent de siéger à sa place. Le nombre de conseillers municipaux est alors insuffisant pour élire un nouveau maire, ce qui incite le préfet à prendre sa décision. Le lendemain, lors d’une conférence de presse, Hugues Bousiges annonce la tenue d’élections municipales partielles avant la fin de l’année. « J’ai décidé de rendre la parole aux Spiripontains », annonce-t-il. C’est dit.

C’est cette décision que conteste Gilbert Baumet. Le premier magistrat de la commune affirme avoir retiré sa démission avant que le préfet ne l’accepte. Dans un courrier antidaté du 24 septembre adressé au préfet, d’abord par fax, puis remis en mains propres par un chauffeur de la mairie de Pont-Saint-Esprit, Gilbert Baumet justifie sa démission par « des pressions politiciennes et des problèmes de santé ». Il aurait donc été contraint à abandonner son poste d’élu et voudrait revenir sur cette décision.

Mais pour Hugues Bousiges, cette rétraction est arrivée trop tard. Et les protestations de Jean-Pierre Colombet et d’autres élus de la majorité, écharpe tricolore au cou, devant la préfecture avant la conférence de presse du 29 septembre, n’y ont rien fait. La secrétaire les a renvoyés en leur rappelant qu’ils n’étaient pas invités.

Le maire de Pont-Saint-Esprit ne s’avoue pas vaincu pour autant. Il pourrait déposer un recours devant le tribunal contre l’arrêté préfectoral qui statue la tenue de nouvelles élections municipales, ou porter l’affaire devant la justice européenne.

Avant cela, le prochain conseil municipal, prévu le 14 octobre, constitue une nouvelle échéance au cœur des péripéties spiripontaines. En attendant l’arrêté préfectoral qui permettrait à la petite ville d’entrer officiellement en campagne, et de tourner une première page de son histoire.

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Instantanés du Festival d’Avignon (le OFF)

Jeudi 23 juillet, à un peu plus d’une semaine de la clôture de l’édition 2009 du Festival d’Avignon, le « Off » bat son plein. Si 105 lieux ouvrent leurs portes entre le 8 et le 31 juillet, ce sont surtout les rues qui constituent « le plus grand théâtre du monde ». Tour d’horizon des artistes rencontrés sur les pavés d’Avignon.

www.avignonleoff.com/

Les loupiotes de la ville :

Bermudas beiges, tee-shirts noirs et chapeaux mous en feutre vissés sur la tête, Kamel et Antoine sautillent et font de grands gestes avec leurs bras pour mimer une partie de tennis. Les yeux ronds, concentrés, ils se regardent, et prononcent haut et fort des mots incompréhensibles. On pourrait croire qu’ils viennent d’une contrée lointaine : il n’en est rien. Ils parlent une langue imaginaire, inventée pour les besoins de leur spectacle, « Les loupiotes de la ville ». Une référence aux Lumières de la ville de Charlie Chaplin, leur modèle d’inspiration à la fois pour le fond et la forme du spectacle, du « mime perturbé ». «Une forme qui s’est imposée d’elle-même» pour raconter dans un registre burlesque l’histoire de deux sans abris qui se rencontrent « et se découvrent similaires ».

Une manière de mettre en scène leur complicité, née de leur rencontre au conservatoire d’art dramatique de Paris, comme leur pièce. « Le parcours libre que nous présentions devant les autres étudiants du conservatoire est devenu un spectacle », précise Antoine Guiraud.

Place du Palais des Papes, à Avignon, la courte représentation qu’ils donnent est un échantillon de l’officielle, d’une durée d’une heure et quinze minutes.« C’est mieux de descendre dans la rue pour le présenter, car un spectacle composé de plusieurs situations avec son corps est difficile à décrire », expliquent les deux compères. « Pour apprécier le spectacle il faut de l’imagination et surtout allumer sa loupiote », ajoutent ces deux mimes des temps modernes. Une première à Avignon, mais pas en France. Le duo donne des représentations depuis trois ans à Paris, notamment au Ciné 13 Théâtre (XVIIIe arrondissement).

© Violaine Jaussent

www.myspace.com/lesloupiotesdelaville

Tre quadri in piazza :

© Violaine Jaussent

Les auteurs-interprètes des « Loupiotes de la ville » ont à peine terminé, qu’aussitôt cinq nouveaux comédiens et trois musiciens arrivent et occupent la place du Palais des Papes. Une guitare, des marionnettes vêtues de tissus écarlates et affublées d’un gros nez ou d’une large bouche qui ne sont pas sans rappeler les personnages de la comedia dell’arte, et surtout, des voix, fortes, qui résonnent aux quatre coins de la place. La troupe du spectacle « Tre quadri in piazza » accapare immédiatement l’attention des festivaliers.

En italien et en chœur, la chanson qu’ils entonnent offre un aperçu de leur pièce musicale en trois scénettes écrites et réalisées dans des styles très différents. La première s’inspire de Don Quichotte, la seconde d’une pièce traditionnelle sicilienne. Et la troisième se rapproche de « l’univers gothique de Tim Burton »« Le fil rouge de ces trois cadres est la musique », explique dans un français tinté d’accent italien une des comédiennes, déguisée en religieuse, une marionnette de femme sexy autour de la taille.

Sept acteurs, trois musiciens et trois metteurs en scène issus de compagnies de théâtre différentes, en collaboration avec des associations et des écoles de théâtre italiennes, participent au projet. Avignon est une première pour eux. Mais des représentations du spectacle ont lieu depuis cinq ans en Italie.

www.gilgamesh-theatre.net

Les 2 Tritus :

© Violaine Jaussent


Dans un conteneur repeint en bleu et jaune sur lequel ont été dessinés deux yeux, un nez et bouche, les 2 Tritus ne passent pas inaperçus sur la place de l’Horloge. Seuls Le Radis et Guitoon (Harald Lucas et Bruno Cosquer) se chargent de la promo du spectacle, mais les 2 Tritus sont en réalité… trois ! Comme ils le précisent rapidement, « il faut payer pour voir la troisième », Boonty (Frédérique Guillemot). « A cinq euros pour la cinquième année », Les 2 Tritus se targuent de proposer un spectacle « anti-crise économique », mais « où la crise de fou rire, elle, est garantie ». Les lunettes de petite fille roses et bleues qu’ils arborent laissent entrevoir un univers loufoque, où l’humour cocasse domine.

www.les2tritus.fr

Luna & Sol ou l’indomptable légèreté… :

La chorégraphie d’un couple (Christine Merli et Antoine Sterne, accompagné de leur régisseur Richard Németh), «parodie de la passion, au croisement du théâtre, de la danse et du burlesque», sur des chansons de Jacques Brel. Le spectacle, d’une durée de trente-cinq minutes, est uniquement donné en plein air, sur la place du Palais des Papes, tous les jours à 19h du 8 au 31 juillet.

Chorégraphie et mise en espace de Christine Merli.

Compagnie Camille M.

Pendant la durée du Festival, la ville d’Avignon est transformée. Ses murs, ses bâtiments, ses rues sont couvertes d’affiches… comme un costume qu’elle revêt à peine un mois :

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